mardi 30 septembre 2008

Un air de déjà vu


Reinhart est allemand ! Sa marque de fabrique est donc la planification et l’organisation sans faille. Il est très important d’avoir un gars comme lui dans un groupe de 11 personnes quand on décide de partir en week-end à Yosemite. Il a donc multiplié les mails tout au long de la semaine pour gérer la location de la voiture et des bungalows. Il s’est aussi occupé d’imprimer l’itinéraire et a fait les courses… Bon, je l’ai accompagné pour récupérer la voiture, ce qui m’a permis d’ajouter mon nom à la liste des conducteurs potentiels derrière Reinhart. Je suis même allé au supermarché avec lui, histoire de veiller à ce qu’il prenne bien de l’alcool en cas de coup froid le samedi soir !

Je ne sais pas où il a trouvé tout ce temps car il bosse comme un malade sur ses protéines dans son labo, ce qui me fait beaucoup rire car moi je suis plutôt en mode touriste… Bref, Reinhart n’a pas laissé de place à l’imprévu. Tout était réglé comme du papier à musique.

Il a décidé de conduire pour l’aller le samedi matin, ce qui m’arrangeait pas mal car quand lui dormait le vendredi soir, je fêtais la victoire de notre équipe de foot avec mes coéquipiers jusque tard dans la nuit. Alors, forcément à 7h du mat, je n’étais pas super frais. Mais pas de problèmes puisque Reinhart contrôle les opérations. Il s’est rappelé à mon bon souvenir de la conduite allemande « on-off » : j’accélère et je freine en permanence !


Mais bon, malgré quelques secouages, nous sommes arrivés au parc de Yosemite sans encombre. Le paysage proposé valait le déplacement… Au programme de la journée, installation du camp et randonnée à travers les chutes d’eau « Nevada Falls ». Alors que mes collègues hollandais partaient à l’aventure en tongues, Reinhart s’est sanglé un sac à dos aussi grand que lui avec toute sorte de choses à l’intérieur "au cas où" m’a-t-il dit. Il a aussi son brevet de secourisme, une vraie assurance tous risques ce garçon ! Au cours de l’excursion, nous sommes tombés sur un lac d’une clarté assez impressionnante. Je me serais bien baigné mais les 16° m’ont refroidi avant même que je trempe un orteil. Finalement, la seule personne qui s’est baigné était Reinhart. Il avait prévu le coup et a sorti tout le matos de son super sac magique. Il aime bien nager Reinhart !

La randonnée s’est avéré un grand moment de plaisir avec des paysages envoutants. Au final nous aurons marché près de 5h. Stefan, hollandais, aura fait l’intégralité de l’expédition pieds nus, les tongues à la main. Pourquoi pas après tout.
Le soir, nous avons arrosé nos exploits jusque tard dans la nuit, ce qui nous aura valu le passage de la sécurité et des voisins à sept reprises. Mais bon, les dégâts étaient déjà là et même Reinhart s’en fichait. Du coup, ce n’est pas samedi soir que j’ai récupéré mes heures de sommeil de la veille.


Dimanche, nous nous sommes promenés en voiture à travers le parc pour soulager les organismes. J’ai pu avoir l’occasion de conduire le van. Ici, toutes les voitures ont une boite de vitesse automatique avec seulement les pédales du frein et de l’accélérateur. Il faut s’attacher le pied gauche au siège pour s’assurer de ne pas envoyer Reinhart dans le pare-brise. J’ai partagé le volant avec lui pour le retour, ce qui a permit à tout le monde de dormir paisiblement sans se crisper à sa ceinture de sécurité à chaque interaction avec une autre voiture…

Bref, grâce à Reinhart et à tout le monde, nous avons passé un superbe week-end à Yosemite. Y’a pas à dire, la rigueur allemande est implacable mais efficace.

lundi 22 septembre 2008

Clichés non stéréotypés

Un mois que je suis ici et je n’ai pas encore tout vu de San Francisco mais après ces derniers jours, les « hot spots » n’ont désormais plus de secrets pour moi.


Premier désir : voir cette rangée de maisons victoriennes si célèbres avec la « skyline » en fond. Alors samedi après-midi, pour s’aérer la tête après une énième soirée festive, j’ai pris idée d’aller faire cette photo que tout le monde veut faire une fois dans sa vie. Matthieu et Carla m’ont accompagné pour l’occasion jusqu’à Alamo Square, petit parc perché en haut d’une colline dominant le Financial District…

Deuxième désir : faire le tour de la baie et traverser le Golden Gate Bridge. Bah oui, je le voie tous les jours au fond de la baie mais je ne m’en suis jamais approché. En rentrant du labo (15h30 !), je croise Aurélien mon voisin qui part avec deux autres frenchies faire une ballade en voiture qu’ils avaient loué. Qu’a cela ne tienne, j’attrape l’appareil photo et en voiture Simone. Direction SF, avec au programme un tour de la baie en empruntant trois ponts suspendus pour revenir sur Berkeley : le Bay Bridge, le Golden Gate Bridge et le Richmont Bridge…

Voilà, j’ai en magasin toutes les cartes postales de la ville.

dimanche 14 septembre 2008

Pour le plaisir

Parce qu’une photo résume mieux ma pensée qu’un long monologue ennuyeux, je tiens juste à dire que je suis content d’être à Berkeley…




mardi 9 septembre 2008

Je suis perché !


C’est le branle bas de combat depuis quelques jours aux abords de l’I-House. En effet, ma résidence se trouve très proche du «Memorial Stadium », le stade de foot de l’université. Celle-ci a décidé il y a de ça deux ans de faire des travaux pour améliorer les installations autour du stade et de bâtir un complexe en lieu et place des arbres boisant les alentours. Forcement, à Berkeley, haut lieu de contestation, cette décision n’a pas plu aux défenseurs de l’environnement. Malgré bon nombre de manifestations, la direction de l’université est restée inflexible et a confirmé la suppression d’une quarantaine de chênes.

C’était sans compter sur la détermination des opposants qui ont décidé de grimper dans les arbres condamnés à l’abattoir. Voilà maintenant deux ans qu’une dizaine de protestants vivent perchés à une trentaine du sol. Panneaux solaires, lianes entres les arbres pour se déplacer, tyroliennes pour se faire ravitailler, les gugusses se sont équipés en conséquence. J’ai en revanche pas encore percé le mystère des toilettes, encore moins celui des douches …


Bref, ces gens vivaient suspendu à l’espoir de sauver ces pauvres arbres mais l’inéluctable est arrivé fin de semaine dernière. Les bulldozers ont fait leur entrée dans l’arène pour commencer les travaux. La protestation est alors montée d’un cran. Les gens ont bloqué la route, pancartes à la main pour s’opposer une nouvelle fois. Les vans de journalistes équipés de caméras au bout de bras télescopiques couvraient l’événement. Des hélicoptères de la télévision se sont relayés pendant 5 jours pour guetter le sensationnel.

J’ai trouvé cette mascarade tellement ridicule tellement elle mobilisait de moyens. Le bruit occasionné m’a rendu fou. Surtout qu’ici, le dimanche est un jour comme les autres ou tout le monde travaille quand toi, tu dors !!!


Le fin mot de l’histoire est intervenu aujourd’hui. Un échafaudage a été monté pour aller chercher les irréductibles perchés depuis 2 ans et tout le monde a été expulsé. Au final, leur action n’aura pas suffit mais ils auront au moins réussi à alerter l’opinion publique… et même un peu trop à la vue de la couverture médiatique occasionnée.

PS: désolé pour le titre accrocheur du post, certains s'attendaient peut être à une histoire d'herbe et non d'arbres...

dimanche 7 septembre 2008

La loi du dollar

Ce qui est bien ici, c’est que tout coute moins cher pour un européen de mon espèce si on met à part l’immobilier. Du coup, je suis beaucoup tenté par les boutiques de vêtements ! On peut trouver du Levis à 45 dollars ou encore des chaussures de ville pour une centaine de dollars…
Il faut reconnaitre que les agences de marketing font du bon boulot dans le coin ! Quand tu rentres dans un magasin, le beat de la musique te met tout de suite en condition. Le concept est vraiment bien étudié car t’as pas envie de partir et par conséquent la CB chauffe. J’essaye un T-shirt en cabine en même temps que je tape dans les mains, la vendeuse me demande si je sors ce soir, le parfum de la marque est diffusé dans tous le magasin. On trouve des choses différentes de chez nous, je pense surtout à Abercrombie&Fitch, qui me torturent mon porte-monnaie !

Les restos sont aussi plutôt bon marché et vue le nombre, on comprend mieux pourquoi les ricains bouffent tout le temps et n’importe quoi. Une petite faim ? Que cela ne tienne ! Pas de mâche de Rotterdam pour le coup mais un bon gros burger made in US tellement gros qu’il faut se déboiter la mâchoire pour le manger. Le tout est bien sur accompagné de soda distribué à volonté pour faciliter la digestion…

Le seul inconvénient de tous ces stores est qu’ils affichent toujours le prix hors taxes. On doit donc rajouter facilement 8% pour obtenir le prix réel sans oublier le tip (pourboire) le cas échéant. Mais quand on aime, on ne compte pas…

mardi 2 septembre 2008

What’s up bro’?

Je commence a très bien m’acclimater au style de vie californien. Je vois tellement de choses qui me renvoient aux séries américaines à deux balles. J’ai eu l’occasion de rentrer dans une fraternité pour une soirée. Ce type d’organisation est assez spécifique aux US. Des gens vivent en communauté dans une grande maison appartenant à leur organisation qui a pour dénomination une combinaison de lettres grecques. Autant dire qu’il est difficile de se souvenir des noms des différentes frat’. Je me suis donc retrouvé une bière à la main à discuter avec beaucoup de gens vivant sur le campus. J’avais l’impression de me trouver dans un film ricain type American Pie tellement c’était caractéristique…


J’ai eu l’occasion d’emprunter un bus d’école tout jaune lors d’une excursion organisée par ma résidence dans les terres viticoles de « the valley of the moon ». L’engin fait un raffut pas possible et n’avance pas ! Cela a été l’occasion de gouter plusieurs vins californiens dont les noms sont tous français du fait de l’import des cépages de nos terres…


Mais l’événement incontestable de ces derniers jours était le premier match de la saison des Golden Bears de Berkeley, l’équipe de foot US de l’université. Attention aux installations: stade de 70 000 personnes plein pour pousser les Bears, tout le monde a son polo aux couleurs jaunes et bleues de Berkeley. Le business autour de l’équipe est d’ailleurs assez impressionnant. J’ai réussi a voir une partie du match (qui dure 4h pour une heure de jeu effectif) depuis une colline qui domine le stade. Un gars avait un T-shirt rouge dans le public autour de moi. Tout le monde s’est mis à gueuler « remove this fuckin’ T-shirt ! » car le rouge est prohibé ici. Ce sont les couleurs de Stanford, le voisin honnis du sud de la baie. Le type n’a pas eu d’autre choix que de regarder le match torse-nu ! J’ai discuté avec un mec totalement bourré qui ne ressemblait à rien. Et bien, malgré les apparences, il m’a confié qu’il était diplômé de deux masters en mécanique à Berkeley ! Mais à la réflexion faite, ici, c’est totalement normal : les gens sont tous un peu roots mais extrêmement intelligents et ouverts.